La réforme du mode de financement des partis politiques voulue par Tiémoko Assalé, alimente déjà la polémique. Comme à son habitude, le juriste ivoirien Jean Bonin n’a pas manqué de passer au peigne fin cette réforme voulue par le candidat ADCI à la présidentielle. Le président de FIER s’interroge sur les raisons d’une réforme soudaine à l’approche de la présidentielle.
La réforme du mode de financement des partis politiques en Côte d’Ivoire est un projet qui tient particulièrement à cœur au candidat Tiémoko Assalé. Ce lundi 7 juillet, le président du parti ADCI a indiqué qu’il était favorable à une réforme du système de dotation financière des partis politiques en Côte d’Ivoire, envisageant même l’idée d’un plafonnement des dépenses électorales, afin d’équilibrer les campagnes électorales. Si cette mesure est saluée par les partisans du député maire, ce n’est guère le cas de Jean Bonin qui scrute de près depuis un bon moment le programme de campagne du député maire de Tiassalé.
En réaction à cette réforme de financement des partis politiques, le juriste ivoirien a d’abord tenu à corriger une déclaration faite par l’élu de Tiassalé. Selon le juriste ivoirien, les partis politiques sont financés sur les recettes fiscales, et non le budget de l’Etat : «Tu évoques la loi de 2004, qui, effectivement, fixait 1/1000e du budget de l’État comme référence. Or, cette loi a été abrogée en mai 2023 par l’ordonnance n°2023-377, ratifiée par la loi n°2023-860 du 20 novembre 2023. Depuis cette réforme, le plafond est fixé à 1/1000e des recettes fiscales (article 3 nouveau).», a souligné Jean Bonin.
Concernant les motivations de l’élu ivoirien sur cette réforme, le juriste y voit plutôt de l’opportunisme politique : «Tu es député depuis plusieurs années. Tu n’as jamais dénoncé ce mode de financement des partis politiques, que ce soit lorsqu’il était calculé sur le budget global, ou dans la pratique des répartitions. Et soudain, en pleine pré-campagne présidentielle — période où le financement devient un sujet personnellement sensible — tu découvres les vertus du plafonnement et du recentrage. C’est ton droit. Mais changer de posture en fonction de sa position dans l’arène politique, cela porte un nom : opportunisme.», a rappelé le juriste ivoirien.