Les débats autour du Franc Cfa ont certes connu une ascendance particulière ces dernières années, mais il y’a bien longtemps de cela que les positions de certains dirigeants de la zone monétaire concernée étaient connues. En Côte d’Ivoire par exemple, l’idée d’abandonner la devise africaine n’était pas à l’ordre du jour sous l’ère du président Laurent Gbagbo, mais bien au contraire.
Alassane Ouattara a une nouvelle fois réaffirmé sa position sur le Franc Cfa lors de la visite effectuée à l’Elysée le vendredi dernier : «Je voulais vous dire une chose, le FCFA est une monnaie solide gérée par la BCEAO et uniquement par les Africains. C’est une monnaie qui est en circulation non seulement dans les 8 Etats membres de l’UEMOA mais dans toute l’Afrique de l’Ouest y compris la Mauritanie, le Ghana, le Nigeria, la Sierra Leone, le Liberia, la Gambie… qui sont des Etats non membres de l’UEMOA. Dans tous ces pays, les populations acceptent et utilisent le franc CFA. Si cette monnaie était autant décriée pourquoi voulez-vous que des pays qui ne sont pas membres du franc CFA que populations iraient chercher des francs CFA ?».
Si la position du président ivoirien sur le Franc Cfa est souvent critiquée sur le continent, en l’occurrence par le franco-béninois Kemi Seba, il n’est pas le seul dirigeant ivoirien a avoir prôné pour un élargissement de la devise monétaire au niveau de la sous-région ouest africaine et sur le continent. Bien avant lui, son prédécesseur, l’ex dirigeant Laurent Gbagbo, battait lui aussi campagne pour le Franc Cfa :
«Aujourd’hui, huit pays dans la sous-région, membres de l’UEMOA, ont en commun la même monnaie, le franc CFA. Grâce à cette expérience, et malgré ses limites, leurs économies savent résister aux chocs extérieurs et intérieurs. Fort de cette expérience, je soutiens que rien ne devrait être entrepris pour saborder la monnaie commune ou l’affaiblir.Tout au contraire, nos énergies doivent converger vers le renforcement de cet outil pour le rendre plus performant et donc plus attrayant. La cohabitation de cette monnaie commune aux pays de la zone UEMOA avec quatre ou cinq autres monnaies nationales est un handicap au développement rapide de la coopération sous-régionale. Notre objectif doit être d’élargir la zone monétaire à tous les autres Etats de la sous-région.», écrivait-il dans un livre paru en 2010.
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