La sortie de la Côte d’Ivoire du Franc CFA refait surface en pleine campagne électorale. Il y’a de cela quelques jours, le candidat Ahoua Don Mello, alertait sur la nécessité pour le pays de rompre sa dépendance monétaire avec le Franc Cfa, la devise commune qui lie huit pays de la zone UEMOA.
La sortie de la Côte d’Ivoire du Franc Cfa fait partie des axes majeurs du programme de gouvernement du candidat Ahoua Don Mello. L’ancien DG du BNETD, candidat à la présidentielle ivoirienne, a fait ressurgir le vieux débat sur la nécessité ou non pour la Côte d’Ivoire d’abandonner la monnaie CFA. Pour Ahoua Don Mello, une véritable émergence économique repose sur une sortie de la Côte d’Ivoire du franc CFA, un avis que ne partage pas Jean Bonin, juriste ivoirien. Président de l’association FIER, Jean Bonin réfute l’idée d’une sortie de la Côte d’Ivoire du Franc Cfa : «La Côte d’Ivoire, moteur économique régional, n’a pas le même niveau de développement que le Niger, le Burkina ou le Mali, pourtant soumis à la même politique monétaire.
Pourquoi ? Parce que la différence se fait sur la stabilité politique, la bonne gouvernance, la diversification économique, la sécurité juridique et la confiance dans les institutions. Une monnaie n’est qu’un reflet de la force d’une nation. Elle peut faciliter les échanges, mais elle ne bâtit pas des routes, ne forme pas des ingénieurs et ne crée pas d’emplois… Les pays dollarisés comme l’Équateur ou le Salvador prouvent que la stabilité monétaire ne garantit pas la prospérité. Les pays non dollarisés comme la Chine ou la Suisse démontrent que la souveraineté monétaire n’est pas une condition suffisante au développement.
Ce ne sont pas les billets qui font les nations, mais les institutions qui donnent valeur à ces billets.», souligne le juriste ivoirien. Bien avant la position tranchée d’Ahoua Don Mello sur la devise commune ouest africaine, Jean-Louis Billon s’était lui aussi prononcé sur le Franc Cfa. Pour l’ancien ministre du commerce, cette monnaie, cette monnaie constitue un frein au développement actuel de l’Afrique : «Aujourd’hui, continuer avec le CFA, c’est rester prisonnier d’un héritage qui ne correspond plus à nos ambitions… ça fait 30 ans que je demande une modification.», lançait Jean-Louis Billon.