La condamnation de Duggary Assy Ghislain a deux ans de prison ferme a suscité une vague d’indignation auprès des syndicats en grève depuis plusieurs jours en Côte d’Ivoire. Après avoir dénoncé une criminalisation de l’action syndicale, un parti d’opposition exige la libération et la réhabilitation du communicant du MEDD.
La condamnation de Duggary Assy Ghislain, syndicaliste chargé de communication au MEDD, alimente une vive polémique. La semaine dernière, à la veille de la grève des enseignants en Côte d’Ivoire, le syndicaliste est porté disparu après avoir été nuitamment enlevé par la police. Ce n’est que quelques heures plus tard que l’information relative à sa détention sera confirmée. Dans un communiqué, l’on apprendra que le syndicaliste est placé sous mandat de dépôt en attente de son jugement, prévu dans un délai de deux semaines maximum. Le mardi 8 avril 2025, s’ouvre le procès du syndicaliste au tribunal de première instance du Plateau. A l’issue du procès, il Assy Ghislain écopera de 24 mois d’emprisonnement ferme. La condamnation de Duggary Assy Ghislain a suscité une vive colère chez les enseignants en grève depuis la semaine dernière.
Rappelons par ailleurs que la grève des enseignants ivoiriens a été reconduite de facto ce mercredi 9 avril 2025, malgré une rencontre qui se tient actuellement au ministère de la fonction publique ce jour. Le parti d’opposition de gauche ‘‘Force aux peuples’’ qui suit de près cette actualité des enseignants, n’a pas manqué de réagir à la condamnation de Duggary Assy Ghislain, à deux ans de prison ferme : «En sanctionnant un syndicaliste dans l’exercice de ses fonctions, la justice ivoirienne se détourne de sa mission de protection des droits, et devient un outil de répression des voix discordantes.
Ce verdict apparaît ainsi comme un signal de criminalisation de l’action syndicale et une tentative claire d’étouffer les revendications sociales légitimes dans un contexte de malaise profond dans le secteur éducatif et dans le corps social en général. Nous dénonçons une instrumentalisation préoccupante de la justice à des fins politiques, qui participe à un recul démocratique inacceptable dans notre pays. Ce type de condamnation met en danger la paix sociale, le dialogue républicain, et les fondements mêmes de l’État de droit. Nous exigeons : La libération immédiate de Ghislain Assy Dugarry…L’annulation de sa condamnation et la réhabilitation pleine et entière de sa personne…Le respect strict des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire en matière de libertés syndicales et de droits humains.», affirme Vazouma Fondio, le président exécutif dudit parti de gauche en Côte d’Ivoire.