La mort d’Alino Faso en Côte d’Ivoire a été confirmée par un communiqué du Procureur de la République. Le Procureur de la République a évoqué la thèse du suicide, après les conclusions du médecin légiste. Mais le gouvernement burkinabé rejette en bloc l’idée d’un décès par suicide évoqué à Abidjan.
La mort d’Alino Faso à l’école de gendarmerie soulève de nombreuses interrogations au pays des hommes intègres. Dans la soirée du dimanche 27 juillet, le Procureur de la République en Côte d’Ivoire a annoncé la mort d’Alino Faso qui était en détention à l’école de gendarmerie. L’activiste burkinabé avait été interpellé le 10 janvier dernier à Abidjan. Selon le porte-parole du gouvernement ivoirien, il avait été ‘‘arrêté en bonne et due forme’’, sans pour autant rentrer dans les détails. Il aura fallu attendre le communiqué du Procureur de la République pour connaitre les chefs d’accusation qui pesaient contre l’activiste burkinabé. L’activiste burkinabé était notamment poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation dont complot contre l’Autorité de l’Etat et espionnage pour le compte d’un Etat étranger.
Alors qu’il était en détention à l’école de gendarmerie, Traoré Alain Christophe s’est donné la mort dans sa chambre, selon le Procureur de la République. Mais cette thèse du suicide est rejetée en bloc par le gouvernement burkinabé : «Le Gouvernement s’étonne que le drame se soit produit dans une école de gendarmerie et dans ces circonstances alors même que le Porte-parole du Gouvernement ivoirien s’était évertué à nier les pratiques d’enlèvement forcé, d’exécution sommaire et de torture en Côte d’Ivoire, lors d’un point de presse en date du 15 janvier 2025. Toutes ses déclarations d’intention sur la transparence et le respect des Droits humains contrastent paradoxalement avec la gestion ténébreuse de ce dossier soldée par la mort plus que suspecte de notre compatriote Alain TRAORE.
Le Gouvernement s’interroge sur les motivations réelles de sa détention dans une caserne de gendarmerie plus de six (6) mois après son interpellation et sans procès. Il rejette avec force et vigueur la thèse du suicide actuellement avancée par les autorités judiciaires ivoiriennes qui ont brillé par une complaisance coupable face à l’arbitraire et au déni de justice dont a été victime Alino Faso dans cette affaire, depuis son interpellation le 10 janvier 2025.», rapporte le gouvernement burkinabé dans son communiqué. Les autorités du Faso ont par ailleurs demandé ‘‘le rapatriement sans délai du corps de notre compatriote Alain TRAORE pour des obsèques dignes et honorables’’.