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Entreprenariat en Côte d’Ivoire: Tiémoko Assalé dénonce la réalité des entrepreneurs

L’entreprenariat en Côte d’Ivoire demande d’incommensurables efforts et sacrifices, comme partout d’ailleurs. Mais les réalités auxquelles sont confrontées les jeunes entrepreneurs ivoiriens conduisent très souvent de nombreux entrepreneurs à mettre la clé sous le paillasson, selon le premier magistrat de la commune de Tiassalé.

L’entreprenariat en Côte d’Ivoire est aujourd’hui le chemin emprunté par de nombreux jeunes ivoiriens pour sortir de la précarité. Mais le parcours avant d’atteindre le sommet, est semé d’embûches. Entre la location d’un local, les impôts, des offres d’appels difficiles à décrocher, les obstacles liés à l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire font couler beaucoup d’entreprises qui avaient pourtant des avenirs prometteurs, selon Tiémoko Assalé.

Cette réalité amère est actuellement vécue par des PME du secteur de transit en Côte d’Ivoire. L’augmentation du crédit d’enlèvement des transitaires, mesure entrée en vigueur en 2025, menacerait environ 70 des PME évoluant dans le secteur du transit, selon le député maire de Tiassalé. C’est dire combien l’entrepreneriat en Côte d’ivoire est un secteur où très peu réussissent à s’en sortir. C’est cette réalité que le député maire de la commune de Tiassalé nous dépeint dans un récit sur les réseaux, depuis son compte officiel :

« Pauvre jeune entrepreneur ivoirien !
Dans un pays où l’on entend souvent dire que les Ivoiriens manquent d’esprit d’entreprise, que le gouvernement a pourtant mis en place des politiques pour encourager l’entrepreneuriat des jeunes, un jeune homme voit là l’opportunité de réaliser son rêve.
Il décide de fonder sa propre entreprise de fourniture de matériels de bureau.
Après avoir franchi les étapes administratives avec détermination, il se lance à la recherche d’un local dans un quartier dynamique, un lieu où il pourra attirer une clientèle. Mais il se heurte rapidement à des obstacles gigantesques : pour louer le modeste espace de 12 mètres carrés qu’il convoite, il lui faudrait débourser 25 millions en “pas-de-porte” – une somme qu’il n’est pas prêt d’avoir.

Persistant dans sa quête, il finit par découvrir un local similaire dans un quartier moins fréquenté. Le loyer est abordable, à 70 000 francs par mois, mais les conditions sont draconiennes : six mois de caution et six mois d’avance. Il sait que c’est illégal, mais face à cette réalité difficile, il se résigne et accepte ce lieu, convaincu que chaque grand rêve a son prix.
Cependant, après six mois de recherche frénétique de contrats auprès des services publics, il réalise avec amertume que tout semble verrouillé. Les marchés sont entre les mains d’un réseau fermé, composé de fonctionnaires gestionnaires de crédits et de commandes publiques, tous devenus des entrepreneurs et qui se refilent les marchés dans un système d’amitié où les liens familiaux et personnels prévalent.
Néanmoins, le destin lui sourit enfin : une commande de fournitures de bureau à 5 millions se présente. Mais un nouveau défi s’érige sur son chemin : pour obtenir cette commande, il doit avancer 10% en commission, soit 500 000 francs, à prendre ou à laisser.

Ne voulant pas rater cette première opportunité, le jeune entrepreneur n’hésite pas. Il s’endette et verse cet acompte de corruption pour réaliser son rêve. Il a donc son bon de commande.
Pour satisfaire dans le temps la commande et obtenir la confiance du client, n’ayant pas un fond de roulement consistant, il s’endette auprès de connaissances.
Sa marge bénéficiaire sur cette commande est de 20 à 30% déjà amputée de 10% en commission.
Les semaines passent, les mois s’étirent, et la facture reste désespérément impayée.
Finalement, il comprend que des exigences non avouées se cachent derrière ce retard de paiement.
Acculé par ses créanciers, il cède encore 10 % de la facture.

Sa marge bénéficiaire s’évapore. Après tant de sacrifices, il reçoit enfin un virement de 4,750 millions, amputé encore de 5% de retenue à la source, soit 25% au total. Et hop! Voilà les impôts qui réclament leur part!
Dépouillé et désillusionné, couvert par des dettes, le jeune entrepreneur est obligé de fermer sa structure.
Dans le silence de ses pensées, un rêve désespéré émerge : fuir ce pays, même si cela signifie traverser la mer à la nage.
Vous connaissez la Côte d’Ivoire, chers acteurs politiques ? C’est là, un aperçu des vraies réalités de notre pays».

Avec cette réalité de l’entreprenariat en Côte d’Ivoire mise à nue, le député maire de Tiassalé, par ailleurs du mouvement ADCI, proposera très probablement des solutions permettant aux ivoiriens entrepreneurs d’évoluer dans un meilleur environnement. La candidature de Tiémoko Assalé est deja réclamée par certains de ses partisans pour la présidentielle ivoirienne de 2025. Pour l’instant, l’appel des partisans d’ADCI reste sans réponse.