A l’approche des prochaines élections présidentielles en Côte d’Ivoire, le tribalisme s’invite à nouveau au cœur du débat politique, une situation que déplore le journaliste et maire Tiémoko Assalé Anatoine.
Pauvre Côte d’Ivoire !!!
Un Etat qui deviendra fort et véritablement démocratique, est celui dans lequel, chaque élection, que ce soit au niveau des législatives, des municipales, des régionales ou présidentielles, sert à élever le niveau de conscientisation du peuple.
Parce que les acteurs de ces processus électoraux, des candidats aux organisateurs, ont pleinement conscience de leur rôle. Rassurer le peuple, l’éduquer à comprendre les enjeux, à sortir de l’émotion et à faire des choix éclairés en combattant le vote tribal.
Malheureusement le constat est sous nos yeux. Ici les élections servent à célébrer le délire tribal et l’argent mal acquis au détriment des idées, des programmes et de la vision.
La société ivoirienne demeure une société véritablement clanique et tribaliste. Aucune élection ne s’y fait sur des valeurs républicaines et, on a beau jouer les intellectuels du dimanche en prenant telle ou telle position publique, on porte tous des masques et on réfléchit « tribalisme » en petit comité et non sur ce qui est bien pour la majorité de la communauté.
Ce qui compte réellement, c’est l’origine tribale du leader et Mamadou Koulibaly peut aller se coucher avec son intelligence et ses idées, on en a pas besoin.
Une telle société, à chaque élection à enjeu, est vouée aux violences et à la mort. Parce que ce qui y est célébré est contenu dans une seule phrase: « il faut que ce soit notre tour ou notre revanche… »
Aucun appel à la raison ne prospère devant une telle conscience intérieure. La preuve, neuf ans après les violences électorales assises sur le tribalisme, nous voilà encore, au seuil du passage à l’acte. Avec les mêmes acteurs.
Pauvre Côte d’Ivoire!!! Nous crions tous t’aimer mais nous n’aimons que nos leaders tribaux à qui nous avons délégué nos consciences. Eux qui peuvent, par leurs compromissions, leurs inconséquences, leurs mensonges, leurs pirouettes, nous conduire droit dans les fosses communes et autres tombes, sous nos applaudissements.
Pauvre pays où l’on regarde d’abord votre nom, avant de juger de la crédibilité ou non de ce que vous dites.
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