La grève des fonctionnaires en Côte d’Ivoire est-elle sur le point de reprendre bientôt ? Seule certitude, le président de la plateforme des syndicats ayant ratifié la trêve sociale a annoncé la fin de cette mesure en vigueur depuis le déblocage du stock des arriérés. Motif de ce revirement selon Théodore Zadi Gnagna, l’arrestation de deux enseignants d’université déférés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan.
La trêve sociale entre les fonctionnaires ivoiriens et le gouvernement risque de voler en éclat si rien n’est pour trouver une solution à la grève qui paralyse l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan. Le bras de fer entre les enseignants de l’université ivoirienne et la présidence du campus avaient conduit à la suspension de huit enseignants.
Mais la sanction est allée bien au-dela le président de la CNEC, la Coordination nationale des enseignants-chercheurs, et son secrétaire général. Dans la journée du mardi 19 février 2019, Johnson Kouassi Zamina et Joël Dadé ont été mis aux arrêts avant d’être conduits à la préfecture de police d’Abidjan.
Après une dizaine d’heures d’audition, les deux enseignants d’université et responsables syndicalistes ont été conduits à la MACA.
Théodore Zadi Gnagna, le président de la plateforme des syndicats ayant adhérer à la trêve sociale en 2017, n’est pas resté insensible à l’arrestation des deux fonctionnaires ivoiriens.
En réponse à cette atteinte aux libertés syndicales, Théodore Zadi Gnagna a décrété la fin de la trêve sociale, un accord qui avait permis aux fonctionnaires ivoiriens de mettre un terme à la grève qui avait paralysé pendant plusieurs mois l’administration publique ivoirienne il y’a deux ans :
«La situation est plus que grave, le camarade a été inculpé et mis sous mandat de dépôt pour des délits que je n’ose même pas qualifier parce que c’est honteux. Et cela met fin à la trêve sociale. Le bout de trêve que nous protégions vient d’être brûlé avec l’arrestation du vice-président de la Plateforme ».
Théodore Zadi Gnagna renchérit en indiquant que « les gens ont laissé le président de l’Université, Abou Karamoko, faire ce qu’il voulait et voici la situation. Et là il a franchi le Rubicon. Les libertés syndicales, c’est le moteur de l’action syndicale, quand c’est attaqué, c’est nous qui sommes attaqués. Donc pour cela, nous sommes obligés de nous lever et aucune trêve ne peut nous empêcher de mener ce combat-là ».
Le bras de fer qui paralyse l’université Félix Houphouët Boigny risque de toucher toute l’administration publique ivoirienne avec la fin de la trêve sociale annoncée mardi par Théodore Zadi Gnagna devant le palais de justice du Plateau.
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