Deux ans après la bavure de la gendarmerie qui a coûté la vie à cinq civils, les gendarmes mis en cause dans cette tragédie connaissent leurs sanctions. Le tribunal militaire d’Abidjan a adopté le ton de la fermeté avec les mis en cause, accusés d’avoir froidement abattus des agents d’une pompe funèbre qui ont été manifestement confondus à des braqueurs.
Le tribunal militaire d’Abidjan vient de rendre sa sentence dans le procès d’Arrah après deux auditions des gendarmes ivoiriens mis en cause. Après avoir écouté les différentes versions, le tribunal a reconnu coupable les trois éléments de la gendarmerie d’Arrah qui, il y’a environ deux ans de cela, avaient tendu une embuscade à des agents d’une pompe funèbre :
«Le juge a condamné les accusés aux peines maximum comme demandé par le parquet dans son réquisitoire vu la gravité des faits et le témoignage du seul rescapé de cette barbarie commise par l’adjudant chef Amichia, commandant de Brigade de la gendarmerie d’Arrah au moment des faits et ses éléments. Pour rappel, 6 agents des pompes funèbres en mission à Arrah sont poursuivis par l’adjudant-chef Amichia et ses éléments qui les auraient pris pour des braqueurs.
Sommés de s’arrêter, ils sont immobilisés face contre terre et abattus froidement. Une exécution sommaire digne de ce que l’on voit dans les films d’action. Un crime n’étant jamais parfait, l’une des victimes s’échappe. C’est le témoignage de ce rescapé qui a scellé le sort des trois prévenus», a écrit le tribunal militaire sur sa page Facebook. Rappelons qu’une première audience avait eu lieu il y’a quelques jours, à l’issue de laquelle le procès des trois gendarmes sera renvoyé au 19 juillet 2019.
Condamnés à 20 ans chacun pour avoir froidement abattu des civils de la pompe funèbre Sipofu, les mis en cause disposent en revanche d’un délai de cinq jours pour faire appel de cette décision rendue par le tribunal militaire d’Abidjan. Après la condamnation des trois gendarmes, Gueu Joël Anicet, l’un des rescapés de la bavure de la gendarmerie à Arrah, a salué le commissaire du gouvernement pour avoir rendu justice aux familles des victimes : «La mort de mes collègues n’est pas restée impunie. Justice a été rendue. Je remercie le Commissaire du gouvernement et tous ceux qui ont permis qu’on en arrive à ce verdict».
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