La modification de la Constitution en Côte d’Ivoire a été confirmée par le président ivoirien. Mais nul ne sait à ce jour si elle aura lieu avant ou après la prochaine présidentielle ivoirienne prévue dans quatorze mois. En attendant, la révision constitutionnelle annoncée divisée la classe politique ivoirienne.
La modification de la Constitution en Côte d’Ivoire alimente depuis quelques jours les débats. Ce qui semblait être une rumeur a finalement été confirmé par Ouattara Alassane à la veille de la célébration du 59e anniversaire d’indépendance du pays : «Il y aura des modifications de la Constitution, car il y a de petites choses à revoir», a souligné le chef d’Etat ivoirien. Si la révision constitutionnelle est désormais une certitude, nul n’en sait d’avantage sur l’ampleur des réformes attendues.
Pour certains opposants, le président ivoirien chercherait à écarter certains adversaires politiques de la course à la prochaine présidentielle ivoirienne. Dans la ligne de mire du pouvoir en place, le président du PDCI RDA. Agé de 85 ans, il en aura 86 lorsque les ivoiriens seront appelés à élire leur nouveau président. Mais le patron du PDCI n’a pas pour autant renoncer à l’idée d’une candidature en 2020. La modification de la Constitution en Côte d’Ivoire, notamment en son article 55, pourrait mettre fin aux ambitions politiques d’Henri Konan Bédié à la prochaine présidentielle.
Mais Ouattara Alassane rassure toutefois que «Cette modification ne s’inscrit pas dans une intention de recaler une quelconque candidature». Sans attendre d’en savoir d’avantage sur ce projet de révision constitutionnelle, le député Alain Lobognon, membre de ceinture rapprochée de Guillaume Soro, a déjà fait savoir qu’il votera contre cette réforme à l’Assemblée Nationale. Le projet en question devra d’abord être examiné par le parlement, avant de passer devant le Sénat pour approbation, s’il est déjà approuvé par la première chambre parlementaire.
Ensuite, la modification de la Constitution ivoirienne sera soumise au peuple par vote référendaire avant d’être mise en exécution. Outre Alain Lobognon, le maire de la commune d’Azaguié, le professeur Mamadou Koulibaly, a lui aussi émis quelques réserves sur ce projet de révision constitutionnelle annoncée par Ouattara Alassane. Cependant, tous les opposants au régime ne sont pas sceptiques à cette idée de révision des lois fondamentales. Pour le maire Tiémoko Assalé, la modification de la Constitution en Côte d’Ivoire, notamment la révision de l’article de 55, serait une initiative plus que louable.
Le premier magistrat de la ville de Tiassalé souhaite le retour à l’ancienne limite d’âge pour prétendre à la fonction présidentielle. Sous l’ancienne législation ivoirienne, elle était fixée à 75 ans. Lors de l’adoption de la IIIe Constitution ivoirienne, cette disposition relative à la limite d’âge a été supprimée, ce qui fait aujourd’hui d’Henri Konan Bédié un potentiel candidat à la prochaine présidentielle, tout comme l’actuel dirigeant ivoirien qui aura 78 ans l’année prochaine. Le retour à l’ancienne limite d’âge disqualifierait également Laurent Gbagbo, ancien pensionnaire de la Haye, de la course au fauteuil présidentiel. Mais Ouattara Alassane n’a pas encore annoncé sur quoi portera précisément la modification de la Constitution en Côte d’Ivoire.
Plaidoyer de Tiémoko pour une révision constitutionnelle
«Il ne peut y avoir de nouvelle génération de dirigeants sans limitation de l’âge pour candidater.
La constitution de 2000 avait fixé l’âge limite pour être candidat à l’élection présidentielle, à 75 ans.
On ne sait pour quelles raisons, les rédacteurs de la constitution de 2016, ont supprimé cet âge limite.
Dans le même temps, le président Ouattara, à plusieurs reprises, a manifesté son intention d’œuvrer à l’avènement d’une nouvelle génération de dirigeants, plus jeunes. Une volonté en divorce, cependant, avec l’absence de limite au niveau de l’âge des candidats.
Si la modification de la constitution qui est annoncée revient sur la limitation de l’âge à 75 ans, ce serait simplement logique, voire justice.
Il faut épargner aux Ivoiriens, une élection présidentielle de 2020, avec les mêmes acteurs qui, depuis 26 ans, les conduisent, par leurs compromissions électoralistes, à la mort.
La politique, on la fait pour que les gens vivent mieux, pas pour qu’ils meurent massivement et gratuitement, tous les 10 ans.
La Côte d’ivoire indépendante aura 60 ans en 2020. On ne devrait pas célébrer ces 60 ans, en août, en sachant que deux mois plus tard, on invitera les Ivoiriens à aller voter, pour non pas vivre mais mourir quelques heures ou jours plus tard.
Pas de candidat, de tous bords, âgé de 75 ans ou plus, en 2020. Quittez maintenant la scène, vous n’êtes plus drôles».
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