Le blocage des salaire de certains fonctionnaires ivoiriens, en l’occurrence les grévistes membres de la plateforme syndicale Cosefci, a été vivement dénoncé ce lundi par Zadi Gnagna, le président de la plateforme nationale, dans une déclaration officielle.
«DECLARATION DE LA PLATEFORME NATIONALE RELATIVE AUX SANCTIONS INFLIGEES AUX FONCTIONNAIRES ENSEIGNANTS GREVISTES PAR LE GOUVERNEMENT
Suite à la grève observée par la Coalition des Syndicats du Secteur Education-Formation (Cosefci) du mardi 28 au jeudi 30 janvier 2020, le gouvernement ivoirien a pris un train de sanctions allant de «la cessation de paiement de salaires à la radiation des grévistes». Ces mesures ont été prises par un comité de gestion des réductions proportionnelles des traitements ou salaires pour service non faits pour cause de grève dans les services publics.
Ce comité créé par la Fonction Publique pour les besoins de la cause n’existe pas dans le Statut général actuel de la Fonction publique encore moins dans la loi numéro 92 – 571 du 11 septembre 1992 relative aux modalités de grève dans les services publiques. Il est bon de rappeler que la Côte d’Ivoire notre pays a ratifié les huit (08) conventions fondamentales et principalement les conventions 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical ainsi que la convention 98 sur la négociation et le droit d’organisation. Mieux la constitution de novembre 2016 en son article 17 reconnaît le droit de grève comme un droit fondamental d’expression du travailleur.
Le Statut général actuel et le code du travail de septembre 2015 sont très clairs sur le droit de grève dans notre pays. Ces textes ainsi visés et particulièrement la loi 92 -571 relative aux modalités de grève dans l’Administration publique précisent les sanctions pécuniaires encourues par les grévistes. L’article 8 de ladite loi stipule et je cite «l’absence de service fait, par suite d’une cessation concertée du travail (grève) entraîne une réduction proportionnelle du traitement (salaire) et de ses compléments autres que les prestations familiales». Comme on le voit les sanctions prises par ce comité sont non seulement disproportionnées mais elles sont surtout illégales.
Ces sanctions si elles venaient à être appliquées dans leur ensemble constitueraient un acte attentatoire à la liberté syndicale et à la démocratie. Suspendre des fonctionnaires ou les radier pour trois jours de grève est une dérive autoritaire du gouvernement qui met en péril le syndicalisme dans notre pays. En effet, derrière ces sanctions graves initiées par le gouvernement depuis l’année dernière se cache en réalité une volonté manifeste de faire taire les syndicalistes. La Plateforme nationale consciente de son rôle historique de défenseur des principes syndicaux et des intérêts des travailleurs:
1. Dénonce avec force les violations récurrentes des libertés syndicalesdans notre pays
2. Dénonce les sanctions disproportionnées et illégales prise à l’encontre des 259 responsables syndicaux.
3. Invite le gouvernement à privilégier la négociation et à renoncer à cessanctions pour la paix sociale
4. Apporte son soutien ferme aux camarades frappés par ces mesures
5. Appelle l’ensemble des travailleurs et toutes les organisationssyndicales éprises de justice et de liberté à une grande concertationpour faire face à la mort programmée des libertés syndicales en Côted’Ivoire.
Fait à Abidjan le 03 février 2020
Pour la Plateforme Nationale Le Président».
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