Le numéro du PDCI RDA, Maurice Kakou Guikahué, est revenu sur les raisons pour lesquelles une profonde réforme de la CEI est primordiale avant la tenue des prochaines échéances électorales. Pour éviter qu’il y’ait à nouveau mort d’hommes, le secrétaire exécutif du parti d’Henri Konan Bédié a souhaité que Youssouf Bakayoko quitte la présidence de la CEI pour laisser la place à une personnalité intègre de la société civile.
A l’instar de nombreux opposants au régime en place, Maurice Kakou Guikahué reste formel sur la question de la réforme de la CEI. Pour le secrétaire exécutif en chef du PDCI RDA, la mise en place d’une nouvelle commission électorale indépendante en Côte d’Ivoire passe nécessairement par l’éviction de Bakayoko Youssouf, à la tête de l’institution depuis une dizaine d’années.
Dans son discours du nouvel an, le président Ouattara a réaffirmé sa volonté de réformer l’institution. Les premières consultations ont d’ailleurs eu lieu en janvier. Le premier ministre ivoirien a reçu les leaders de l’opposition pour de premières discussions sur la mise en place de la nouvelle commission électorale.
Mais le gouvernement a prévenu d’ores et déjà qu’il ne procèderait pas à une réforme en profondeur, mais plutôt à une simple recomposition de l’organe chargé d’organiser les élections en Côte d’Ivoire. Selon le numéro 2 du PDCI RDA, cette vision du gouvernement ivoirien n’est pas conforme à l’arrêt de l’Union Africaine : «L’arrêt de l’Union Africaine dit qu’il faut modifier la loi qui régit la CEI. Dans cette loi, il y a la composition, l’attribution, il y a le fonctionnement.».
Mais le gouvernement ivoirien a revu sa copie sur la question de la réforme de la CEI, s’engageant à rendre l’institution conforme aux Standards internationaux. Les jours de Youssouf Bakayoko, président de la CEI, sont donc comptés. Pour Maurice Kakou Guikahué, la nécessité de réformer la Commission électorale tient surtout aux nombreuses violences qui ont émaillés les élections organisées par la commission en place depuis 2009 :
«Nous organisions les élections par le biais du ministère de l’Intérieur à l’époque. Des gens se sont levés pour dire qu’il faut une commission électorale indépendante et cela a été mis en place. Mais chaque fois que cette commission fait des élections, il y des morts d’hommes. Et il y a une suspicion énorme. Dès qu’un homme politique est à la tête de cette commission électorale indépendante, les autres le suspectent.
Le Pdci, qui a comme militants Youssouf Bakayoko qui a dirigé la Cei, dit que, pour éviter tout cela, nous ne voulons plus que le représentant d’un parti politique dirige la Cei. Et qu’il faut que désormais cette institution soit dirigée par une personnalité issue de la société civile…Nous ne voulons plus d’élections où il y a des morts d’homme. Ce n’est pas cela des élections».
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