L’après Coronavirus sera-t-il l’ère des grandes réformes sociales en Côte d’Ivoire ? Président de la plateforme nationale, le syndicaliste Zadi Gnagna a appelé ce lundi a une série de réformes après la crise sanitaire que le pays traverse. Le fonctionnaire s’est par ailleurs montré favorable à l’instauration d’une allocation chômage, qui serait l’équivalent du SMIC ivoirien, pour les personnes en quête d’un premier emploi.
«Le Coronavirus est en train de bousculer les dogmes économiques et sociaux qui ont eu cours ces trente dernières années. L’allègement de l’intervention de l’État dans le domaine social était devenu la norme. La règle d’or était que l’État ne peut pas tout faire ou encore qu’il ne faut pas tout attendre de l’État ! Les programmes d’ajustement structurel avaient contraint les États africains à privatiser les secteurs stratégiques comme l’eau, l’électricité et à se retirer des secteurs sociaux. Par conséquent, les investissements dans les secteurs de l’Education et de la Santé ont été réduits de façon drastique.
Les populations abandonnées par les Etats à leur propre sort, ne savaient plus à quel saint se vouer. La paupérisation s’est par la même occasion accrue. Le chômage a pris des proportions inquiétantes avec la disparition de plusieurs Entreprises étatiques. Depuis le déclenchement de la pandémie mondiale, nous assistons à un changement de paradigme, avec un retour de l’État-providence. Aucun pays n’échappe à cette donne, même les plus grands libéraux sont contraints de prendre des mesures sociales d’accompagnement au profit des Entreprises et des populations.
Les États-Unis viennent de débloquer des milliers de milliards de dollars pour soutenir leurs populations. En Afrique des États ont rendu l’eau et l’électricité gratuites avec d’autres mesures sociales. La Côte d’Ivoire notre pays, a pris un train de mesures en faveur des populations qui ont été édictées dans le plan de riposte du gouvernement. L’État providence ivoirien a même décidé d’octroyer la somme de 25000 Fcfa par mois sur une période de trois mois à 117.000 familles indigentes, des vivres et des non vivres sont distribués quotidiennement par le gouvernement aux populations dites défavorisées.
Le coronavirus aura eu ceci de positif qu’il remet l’État interventionniste au centre de la gouvernance. L’État protecteur et paternaliste refait surface au grand soulagement des populations et des défenseurs des causes sociales. Une réorientation des priorités vers les besoins primaires des populations est plus que nécessaire, car aucun développement ne peut se faire sans une population en bonne santé , bien nourrie et bien éduquée.», a révélé ce lundi Zadi Gnagna, le président de la plateforme nationale.
Pour le syndicaliste ivoirien, la crise sanitaire a mis en évidence quelques alternatives peu louables prises par le gouvernement, en l’occurrence la privatisation de plusieurs entreprises nationales :
«Cette crise a montré que la privatisation tous azimuts n’est pas une solution durable, l’État doit reprendre sa place dans le domaine social par la mise en place d’une politique hardie d’investissements dans les secteurs de l’Education, de la Santé et de la Protection sociale», rapporte le syndicaliste ivoirien.
Poursuivant, Zadi Gnagna a appelé à la mise en place de plusieurs réformes sociales après la crise du coronavirus en Côte d’Ivoire, un nouveau contrat social qui placera l’homme au centre du développement de la société : «L’homme doit être à nouveau le centre du développement et non le capital, c’est une des grandes leçons de la crise sanitaire actuelle. Si la Côte d’Ivoire notre pays a pu atteindre un niveau de développement envié par tous, c’est parce que le Président Houphouët Boigny a misé sur le capital humain, à travers l’Education, la Santé et une bonne politique de solidarité nationale».
Parmi les actions souhaitées par le président de la plateforme nationale, la mise en place d’une allocation chômage pour assister les jeunes en quête d’un premier emploi : «Il faut absolument qu’il y ait un après covid-19 en matière de politique sociale. Par exemple l’on pourrait instituer un revenu universel moyen équivalent au moins au Smig pour soutenir les indigent, les jeunes en quête de premier emploi et les chômeurs. C’est à ce prix que les peuples auront à nouveau pleinement confiance en leurs États.», souligne le fonctionnaire ivoirien.
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