L’actualité politique ivoirienne de la semaine est dominée par les nombreuses propositions formulées par les partis de l’opposition en vue de la réforme de la CEI. Concernant la cette révision de la commission électorale indépendante, ‘‘il faut la réformer en profondeur; une simple recomposition n’étant pas suffisante’’, a expliqué ce jeudi le professeur Maurice Kacou Guikahue, dans une lettre ouverte adressée au porte-parole du gouvernement ivoirien.
La réforme de la CEI s’invite de nouveau à la une de l’actualité ivoirienne de ce jeudi 14 mars. Dans une lettre ouverte adressée au porte-parole du gouvernement, l’opposition a réagi à l’annonce faite par le gouvernement concernant la révision de la commission électorale indépendante. Parmi les propositions formulées par l’opposition ivoirienne, figure entre autres le changement de la dénomination de l’instance. Mais les opposants politiques en Côte d’Ivoire souhaitent par-dessus tout le départ de Youssouf Bakayoko, en poste depuis une dizaine d’années.
Dans la lettre ouverte adressée au ministre de la communication, par ailleurs porte-parole du gouvernement, les opposants ivoiriens ont plaidé pour une profonde réforme de la CEI avant la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire : «Au terme d’un examen minutieux des différents documents, on se rend compte que pour rendre la CEI conforme aux Instruments juridiques internationaux, il faut la réformer en profondeur; une simple recomposition n’étant pas suffisante.», lisons-nous dans la lettre ouverte adressé au ministre de la communication.
Selon l’opposition ivoirienne, cette réforme en profondeur de la Commission électorale indépendante est conforme au vœux de la Cour Africaine des droits de l’homme : « Ensuite, la Cour Africaine a ordonné à l’Etat de Côte d’Ivoire de : – créer un organe électoral indépendant et impartial; -modifier la loi no 2014-335 du 18 juin 2014 relative à la commission électorale Indépendante pour la rendre conforme aux instruments juridiques internationaux qui s’imposent à la Côte d’Ivoire, -lui soumettre un rapport sur l’exécution de cet arrêt, dans un délai d’un(1) an, à compter du 18 novembre 2016 ».
Dans la lettre ouverte adressée au porte-parole du gouvernement, l’opposition ivoirienne n’a pas manqué de recadrer le ministre de la communication qui indiquait mercredi que le gouvernement n’avait été saisi par la Cour Africaine des Droits de l’Homme que sur la question de la recomposition de la commission électorale, et non sur la question de la profonde réforme de la CEI :
« Lors de cette prise de parole vous avez déclaré que la Cour Africaine des Droits de l’homme et des Peuples n’avait demandé au Gouvernement que de procéder à la recomposition de la CEI et pas plus; d’où la décision du Gouvernement de ne discuter que de la recomposition de la CEI. Ce point de vue peut être celui du Gouvernement mais surtout pas celui de la Cour Africaine des Droits de l’homme et des Peuples. L’arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’homme et des Peuples dont vous faites allusion est disponible et peut être aisément consulté par tous ceux qui le souhaitent ou qui le veulent».
Promis par le chef de l’état, la réforme de la CEI est l’une des principales garanties pour des élections crédibles et sans violences en 2020. Après une première discussion, gouvernement et opposition ivoirienne affichent déjà leurs désaccords. Pour le gouvernement, il sera question d’une recomposition de la commission électorale indépendante. Mais cet avis n’est pas partagé par les opposants ivoiriens qui demandent une réforme en profondeur de la CEI avant la date de la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire.
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