Henri Konan Bédié s’est entretenu avec la chefferie baoulé à Yamoussoukro il y’a 48h. Avant l’allocution du président du PDCI, les chefs baoulés ayant effectué le déplacement ont, par la voix de leur porte-parole, fait part de certaines inquiétudes qui les animent suite à au divorce entre le PDCI et l’alliance au pouvoir.
«Nanan Yocoli, ce pour quoi les peuples Nanafouè et Akouè ont demandé à voir leur fils et frère, Henri Konan Bédié, raison pour laquelle nous sommes tous ici rassemblés, c’est que depuis quelque temps dans ce pays, la Côte d’Ivoire, ça parle trop. Dans les cantons Akouè et Nanafouè, beaucoup de conteurs, de racontars d’histoires sont passés. Leurs dires troublent notre esprit, notre sommeil.». C’est à travers ces mots que le porte-parole des 208 chefs baoulé qui ont rencontré le président Bédié à Yamoussoukro a introduit son discours.
Et la raison de leur inquiétude semble lié à la discorde entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, le chef de l’état et par ailleurs président du RHDP parti unifié : « Et comme vient de le dire notre frère Gnrangbé (maire de Yamoussoukro), l’eau fraîche vient de la bouche du caïman. Voilà pourquoi commission a été transmise au président Bédié car je dis et on dit ce n’est pas la même chose. Le président Bédié est notre père et grand-père et ce que nous entendons ces derniers jours comme informations en Côte d’Ivoire, nous inquiète.
Ce, parce qu’en 2010, il a réuni tout le peuple baoulé à la cour d’Houphouët, il a demandé à tous de soutenir son jeune frère Alassane Ouattara qu’il nous a présenté. Grâce à cet appel, le peuple baoulé, comme un seul homme, lui a témoigné son soutien en le votant massivement. Heureux de cette démarche qui avait pour objectif de ramener la paix en Côte d’Ivoire, le peuple baoulé a donné le nom d’Allah Gnissan au président Ouattara.».
L’objet de la discorde entre les deux alliés est la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire. Le PDCI a souhaité un retour d’ascenseur de son allié du RDR pour la conquête du pouvoir d’état, sauf que celui-ci a souhaité officialisé d’abord son union avec le PDCI à travers le RHDP, une décision que certains cadres du parti de Bédié ont tout naturellement rejetée.
« Aujourd’hui, nous entendons qu’il y a divorce et que certains cadres du PDCI partis avec Alassane Ouattara et des militants RDR offensent notre père et grand-père Bédié. Ils l’accusent même de vouloir ramener la guerre en Côte d’Ivoire, ils l’accusent aussi de ce que c’est parce qu’il veut être candidat pour les élections en 2020, qu’il est en palabre avec Alassane. », a poursuivi le porte-parole de la chefferie Baoulé lors de son allocution devant Bédié à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne.
Les chefs baoulé ont demandé à ce que Bédié leur révèle de nouvelles consignes pour la ligne de conduite à adopter désormais, étant donné que l’alliance avec le RDR n’est plus qu’au mauvais souvenir pour les partisans du PDCI pro-alternance en 2020 :
« Face à ces préoccupations, il est de bon aloi que nous demandions après notre père et grand-père afin qu’il nous dise de quoi il est question et qu’il donne sa part de vérité. Alors nous demandons pardon qu’il nous éclaircisse sur l’actualité politique de la Côte d’Ivoire afin, de retour dans nos villages, dans nos quartiers, femmes et enfants soient, à leur tour, éclairés. Aujourd’hui, ce sont les peuples Akouè et Nanafouè qui sont là, le Walèbo n’est pas là, le N’Zikpli, le Gôli, le Faafouè, le Godê etc., ne sont pas là. Le peuple baoulé est nombreux, que tous soient informés et touchés afin que comme le balai, nous soyons unis pour mieux balayer la cour.
Voilà pourquoi nous sommes tous là réunis. Nanan N’Dri Yocoli, dites au président Bédié que nullement nous avons la prétention de lui poser une quelconque question, nous sommes qui pour le faire mais nous sommes coincés et inquiets par la situation sociopolitique qui prévaut. Raison pour laquelle nous l’avons invité à venir nous parler afin que nous sachions comment nous devons marcher désormais. Je vous remercie. ».
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