Il s’agit du troisième renvoi dans ce procès de l’instructeur policier pris en flagrant délit d’homosexualité l’année dernière. Le tribunal militaire d’Abidjan a évoqué la complexité du dossier comme motif de ce nouveau renvoi de l’affaire. Pour certains, c’est plutôt le silence du code pénal ivoirien sur l’homosexualité qui rend cette affaire aussi complexe.
L’instructeur de l’école de police accusé d’avoir eu des relations homosexuelles forcées avec certains élèves, attend encore de connaitre son sort devant le tribunal militaire d’Abidjan. Interpellé il y’a de cela plusieurs mois, suite à la plainte d’une victime, l’officier de police est jugé pour «attentat à la pudeur, abus d’autorité, violation de consignes».
Dans un communiqué rendu il y’a quelques jours, le tribunal militaire d’Abidjan, instance dirigée par le contre-amiral Ange Kessi, annonçait le renvoi du procès de l’instructeur policier homosexuel au vendredi 14 février prochain. C’est le troisième renvoi que vient de connaitre cette affaire qui avait suscité un vent d’indignation en Côte d’Ivoire. Tout naturellement, les ivoiriens s’interrogent sur les raisons de ce nouveau renoi du procès de l’instructeur de l’école de police homosexuel.
Le tribunal militaire d’Abidjan justifie ce renvoie de l’affaire par la complexité du dossier, sans pour autant en dire davantage sur cette complexité. Le caractère complexe de cette affaire viendrait de la confusion de la Côte d’Ivoire sur la question de l’homosexualité. Le pays considère-t-il cette pratique comme un crime ? Pour ce que nous savons, aucune disposition du code pénal ivoirien en sanctionne l’homosexualité comme un délit.
Ce serait d’ailleurs pour cette raison que l’instructeur policier interpellé n’a pas été poursuivi pour relation homosexuelles, mais pour ‘‘attentat à la pudeur, abus d’autorité et violation de consignes’’. En attendant l’issue de ce procès renvoyé au 14 février prochain, certains s’interrogent aujourd’hui sur la position officielle de la Côte d’Ivoire sur l’homosexualité.
Communiqué du tribunal militaire
«RELATIONS HOMOSEXUELLES À L’ÉCOLE NATIONALE DE POLICE.
Ces faits d’une gravité extrême avaient été renvoyés devant le parquet militaire d’Abidjan le mercredi 14 août 2019.
Rappel des faits.
Le Sergent-chef de police B.A.Y en service à l’école de police s’adonnait à des actes d’attouchements sexuels sur les pensionnaires de cette institution au lieu de leur dispenser la déontologie du métier d’agent de police. En effet cet agent, avec l’influence qu’il avait dans la cuisine, son lieu de travail faisait du chantage ou proposait des mets assez fumants pour avoir des « clients » et assouvir ces sales désirs.
Sur dénonciation d’un élève sous-officier,victime, cet indélicat policier a été pris au piège et pendant qu’il faisait la fellation à l’élève sous-officier V.B.Z
Le Sergent-chef B.A.Y a été mis aux arrêts et déféré à la MAMA pour attentat à la pudeur, abus d’autorité faits prévus et punis par le code pénal.
Son procès qui a débuté il y’a quelques semaines a été renvoyé pour la troisième fois vu la complexité du dossier. Ce renvoi au 14 février 2020 verra la comparution d’un témoin clé dans ce dossier».
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