La Cosefci a décidé de lever son mot d’ordre de grève instauré courant mai. Mais le syndicat garde toujours un moyen de pression sur le gouvernement grâce à la rétention des notes des élèves. Si les résultats des évaluations tardent, il est clair que cela risque de rallonger un peu plus l’année scolaire, au grand désarroi des apprenants.
La suspension de la grève de la Cosefci est loin d’être un aveu d’échec comme certains le croiraient. Si les enseignants ont repris le chemin des cours, ils n’ont pas encore rendu aux élèves leurs notes pour le troisième et dernier trimestre de l’année. Pour cause, la coalition a décidé, à l’issue de sa dernière Assemblée Générale extraordinaire, de suspension de la grève des enseignants et de la rétention des notes. Sans celles-ci impossible d’effectuer le calcul des moyennes, impossible donc pour les élèves d’aller en congé pour les grandes vacances.
Dans une conférence de presse animée la semaine dernière, l’inspecteur général de l’éducation nationale, Ibrahima Kourouma, avait appelé à une grande mobilisation contre cette nouvelle forme de grève lancée par la Cosefci : «En choisissant de demander à ses membres de suspendre le mot d’ordre de grève tout en confisquant les notes des enfants, nos enfants, leurs enfants, la COSEF-CI s’attaque au fondement même de l’école. Tous les acteurs et partenaires de l’école ivoirienne doivent se mobiliser pour faire échec à cette forme de grève». Ibrahima Kourouma est allé plus loin en menaçant de sanctions administratives, les enseignants qui suivraient ce mot d’ordre de rétention des notes lancé par la coalition syndicaliste :
«La coalition des syndicats du secteur éducatif/formation de Côte d’Ivoire (Cosefci) et ses membres commettent une faute professionnelle susceptible d’engager leur responsabilité administrative en s’attaquant au fondement même de l’école. C’est sûr que des sanctions suivront», a fait remarquer l’inspecteur général de l’éducation nationale. Mais les menaces ont visiblement eu très peu d’effet puisque le syndicat a de nouveau appelé les profs à rester sourd à l’appel lancé par l’inspecteur général :
«Le directoire de la COSEFCI se félicite de cette sortie (Ibrahima Kourouma) car cela montre que la rétention a un impact. Elle dénonce cette énième menace qui porte atteinte au droit Constitutionnel de grève et demande à tous les enseignants de rester sourds et sereins». En raison de la nouvelle grève des enseignants, la ministre de l’éducation nationale a mis en place un réaménagement du calendrier des examens scolaires, un réaménagement qui ne concerne pour l’instant que les candidats au CEPE.
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