Les funérailles de DJ Arafat ont été exceptionnellement prises en charge par l’Etat de Côte d’Ivoire. Et pour la circonstance, de gros moyens ont été déployés pour rendre un vibrant hommage au roi du coupé décalé. Une grande veillée artistique a eu lieu au stade Felix Houphouët Boigny en présence de plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre Hamed Bakayoko. Pour le journaliste André Silver Konan, le deuil de l’artiste coupé décalé a été théâtralisé par certaines personnalités politiques.
Des funérailles grandioses ont été organisées en Côte d’Ivoire pour rendre un dernier hommage à l’artiste ivoirien DJ Arafat. Décédé le 12 août dernier suite à un accident de moto, le roi du coupé décalé a eu droit à des obsèques dignes de son rang. Une pléiade de chanteurs africains a effectué le déplacement à Abidjan pour prendre part aux funérailles de DJ Arafat, inhumé le 31 août au cimetière de Williamsville. On notait également dans les tribunes du stade la présence de nombreuses personnalités ivoiriennes, comme l’ancien footballeur Didier Drogba.
Le ministre de la défense qui considérait DJ Arafat comme son fils était bien entendu présent à la veillée du chanteur décédé, tout comme le ministre de la culture et la ministre ivoirienne de l’éducation nationale. Commentant les funérailles de DJ Arafat, le journaliste ivoirien André Silver Konan s’est dit indigné par l’attitude de certaines personnalités du pays qui ont donné une dimension théâtrale à ce deuil national qui touche toute la Côte d’Ivoire :
«Vous voulez savoir comment on se comporte à des funérailles, regardez Didier Drogba à la veillée de DJ Arafat. Un deuil, ça se respecte. Je le dis sans intention de porter un quelconque jugement, mais j’ai été personnellement choqué par la parade de trois ministres dans un stade endeuillé. La théâtralisation du deuil par les élites politiques doit cesser. Aller dire yako avec caméras et photographes n’a aucun sens, si ce n’est de fanfaronner devant un corps fumant.
Les présentations de condoléances des dirigeants politiques (pouvoir comme opposition) souvent couvertes par la RTI et des médias ; doivent prendre fin en Côte d’Ivoire. Je répète : respectons le deuil en Afrique. Quand la tête dirigeante théâtralise le deuil, pas étonnant que la queue dirigée se filme avec des cadavres et fasse des directs devant un cercueil. J’insiste : construisons des ponts, mais construisons aussi des valeurs !», a souligné dans la soirée du mardi l’analyste et critique ivoirien.
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