La rentrée scolaire 2019-2020 en Côte d’Ivoire a été émaillée par un énorme scandale de fautes dans les manuels scolaires destinés aux élèves du cycle primaire. L’éditeur NEI-Ceda, a très rapidement produit un communiqué pour apporter endosser l’entière responsabilité des erreurs orthographiques et pédagogiques constatées dans les livres au programme. Mais selon Zadi Gnagna, la maison d’édition n’est pas l’unique responsable de cette situation. Le responsable syndicaliste pointe du doigt la responsabilité du ministère de l’éducation nationale dirigé par Kandia Camara.
« Les fautes dans les manuels scolaires, un scandale !
Ce début d’année scolaire 2019-2020, est marqué par la mise à nu par les réseaux sociaux de fautes d’Orthographe, ainsi que de Mathématiques dans les Cahiers quotidiens des classes du primaire.
Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, a dans un communiqué reconnu ce fait et imputé la faute de ces manquements à l’éditeur. le gouvernement ivoirien s’est même saisi du dossier et a annoncé la correction des fautes dans les manuels. Et plus rien!
Ces derniers jours, les internautes ont découvert des fautes d’Orthographe gravissimes dans l’hymne national « l’Abidjanaise ». S’il est vrai que toutes les manipulations sont possibles sur les réseaux sociaux à travers des fakenews, avouons que le flanc a été prêté par les responsables du ministère de l’Éducation nationale, qui ont fait preuve d’une légèreté déconcertante.
L’éditeur n’est en réalité que le mouton du sacrifice, le bouc-émissaire parfait!Pour fuir les responsabilités qui incombent aux responsables du ministère de l’Éducation nationale.
Avant toute production, l’éditeur est sensé faire parvenir aux responsables en charge des manuels scolaires le BAT ou Bon À Tirer, pour faire les corrections nécessaires avant le tirage à grande échelle. Cette procédure a-t-elle été suivie? Qui a validé les manuels scolaires avant le tirage? Ces questions restent sans réponses.
Dans un autre pays, une enquête administrative confiée à l’Inspection générale du ministère aurait été diligentée dans l’immédiat, pour situer les responsabilités au niveau du ministère de l’Éducation nationale et prendre les sanctions nécessaires pour rassurer l’opinion nationale.
Faire porter la charge de la responsabilité à l’éditeur uniquement, revient pour un mauvais élève à accuser son stylo . Notre système éducatif était déjà malade de ses infrastructures désuètes et insuffisantes, des décisions unilatérales des dirigeants, des nombreuses revendications des enseignants et des élèves, de la privatisation masquée de l’école publique, des fraudes aux examens, de l’inadéquation entre les pourcentages affichés aux examens et le niveau réel des élèves. Les fautes dans les manuels scolaires viennent aggraver la situation car elle sont symptomatiques d’un système éducatif vermoulu et véritablement à l’agonie.
Il faut savoir que le manuel scolaire est le socle de la Formation pédagogique, c’est la base de l’Education, il est au quotidien avec l’enfant et c’est avec lui que l’enfant s’exerce, apprend, découvre et se construit.
C’est pourquoi des sanctions exemplaires doivent être prises, car c’est le cœur de notre école qui est atteint.
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