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Tiémoko Assalé et les GOR (Gbagbo Ou Rien) entrent en guerre

Tiémoko Assalé s’est attiré la colère de plusieurs internautes ivoiriens après ses propos sur la fermeture des réseaux dans une chronique sur la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire. Les Gors, inconditionnels partisans de Laurent Gbagbo, n’ont pas caché leur colère après la sortie plutôt musclée du maire de Tiassalé sur l’ancien régime, notamment sous lequel il avait été interpellé.

Elu en qualité de candidat indépendant, Tiémoko Assalé voit son indépendance politique être remise en cause par les Gor, à savoir les partisans de Laurent Gbagbo. Mécontents des propos récemment tenus par le maire de Tiassalé à l’endroit de l’ancien régime, plus particulièrement à l’endroit de l’ex-président, ses partisans se sont lancés dans une rétrospection dans la carrière journalistique du maire de Tiassalé, dans le but de le présenter comme un instrument du régime, du moins comme une personnalité ayant déjà servi et milité pour la cause du parti unifié RHDP. Dans une nouvelle chronique diffusée dans la soirée de ce mercredi 22 janvier, le maire de la commune de Tiassalé remet les pendules à l’heure.

La cinglante réponse de Tiémoko Assalé aux Gors

«Ces grands défenseurs des libertés publiques.

J’adore écrire. Depuis longtemps, l’écriture et la lecture sont mes passe-temps préférés. À moins que j’occupe une fonctionne demain qui me bouffe tout le temps, je n’arrêterai d’écrire et dire ce que je pense être juste pour mon pays. Car chacun a raison selon son point de vue, c’est comme ça depuis le début des temps.
À la suite de ma publication d’hier qui a accaparé aujourd’hui les réseaux sociaux Ivoiriens avec des milliers de réactions et des centaines de publications avec ma photo (merci pour l’immense publicité, je n’en demandais pas tant), j’ai noté l’exhumation de certaines publications que j’ai faites en 2011 pendant la période de braise.
Ces publications vieilles de 9 ans, sont censées me confondre sur je ne sais quoi. Alors que j’ai déjà dit ici même que jamais je ne renierai une seule ligne de ce que j’ai écrit sur le régime Gbgabo, de 2007 à 2011. J’assume tout ce que j’ai écrit et je le pense jusqu’à ce jour.
Mais il paraît que cette exhumation d’anciennes publications s’appelle la « VAR » et les spécialistes de cette pratique sont majoritairement ceux qu’on appelle les « GOR ».
Maintenant que vous avez fini d’exhumer toutes mes anciennes publications, on va faire la même chose avec vous. Le diable, c’est moi, c’est les autres. Les anges, les defenseurs de la liberté d’information, de la liberté d’expression, c’est vous, on est d’accord.
Voilà des faits sur lesquels je voudrais que vous nous sortiez vos anciennes publications de condamnation, d’indignation, sortez vos « VAR », chers anges !
En mars 2009, à ma sortie de prison pour un délit d’opinion, un délit de presse (eh oui, 12 mois de prison pour un délit d’opinion, je ne sais pas si depuis 9 ans, quelqu’un a été condamné dans ce pays à 12 mois de prison pour un article de presse), j’ai été engagé comme journaliste par « Le Nouveau Réveil », journal proche du PDCI où j’ai travaillé jusqu’en juillet 2011, avant de démissionner pour créer « L’éléphant déchaîné ».
Tout ce que j’ai écrit dans cette période (2009-2011) respectait la ligne éditoriale de ce journal, une ligne de combat pour le PDCI, allié au RDR dans le cadre du RHDP. Donc j’ai mené le combat du nouveau réveil pour le compte du PDCI, pour le compte de l’opposition politique au régime Gbagbo.
Quand la crise post électorale a commencé, il y a eu deux groupes de journaux. Les journaux « verts » , proches de l’opposition et les journaux « bleus » , proches du pouvoir Gbagbo.
Les journalistes de ces deux camps politiques menaient tous un combat politique pour leur camp. Chacun écrivait sa vérité avec plus ou moins d’honnêteté ou de mauvaise foi, c’était un combat politique.
À cette époque, Internet et les réseaux sociaux n’étaient pas aussi développés en Côte d’Ivoire qu’ils le sont aujourd’hui. Ils n’avaient pas le rôle prépondérant qu’ils jouent aujourd’hui. Et, la RTI étant exclusivement au service de la propagande du FPI et ses jeunes patriotes, aucun opposant n’ayant accès à la télé ni à la radio publique, nos véritables sources d’informations étaient Rfi, TV5, France24, BBC, bref les médias internationaux présents en Côte d’Ivoire.
Après la déchirure des résultats à la CEI et la proclamation des résultats de l’élection dans un hôtel, le régime FPI, dans les jours où semaines qui ont suivi, a suspendu le signal de toutes les radios et TV internationales. On n’avait plus accès à plus rien, sauf à la propagande de la RTI.
Au pire de la crise, le régime FPI, via l’ATCI devenu ARTCI, à suspendu les SMS.
Pour contrer cette situation, les dirigeants du RHDP, réfugiés au Golf Hôtel, ont créé TCI, une chaîne à laquelle n’avaient accès que très peu d’Ivoiriens.
Donc, pendant la période de crise, le régime FPI, sous le prétexte de mettre fin à la diffusion de fausses nouvelelles par les médias internationaux, sous le prétexte de préserver la sécurité et la souveraineté du pays et éviter un embrasement généralisé, a coupé tous les signaux de ces médias et suspendu les SMS.
C’étaient là, de graves atteintes à la liberté d’information et d’expression.
Ce n’est pas fini.
De novembre 2010 à avril 2011, des journaux de l’opposition ont été interdits ou ont été frappés par des amendes à plusieurs reprises. Des militaires descendaient à l’imprimerie et saisissaient les journaux de l’opposition à l’impression. Les jeunes patriotes descendaient dans les kioskes à journaux et dechiraient les journaux de l’opposition. Les journalistes de l’opposition étaient constamment convoquée à la police criminelle. Le 18 février 2011 (je n’oublierai jamais cette date), moi même et deux confrères de « Le Patriote » et de « Le Jour Plus », avons été convoqués a la police criminelle et interrogés par le procureur Diakité (adjoint du terrible Tchimou Raymond qui m’avait déjà conduit à la Maca pour 12 mois), de 9 h à 18h30. Bref, on a souffert ce jour là.
Le régime FPI, nin content de tout ça et estimant que Eugène Kacou, alors président du CNP (Conseil National de la Presse), n’interdisait pas trop vite les journaux de l’opposition et ne leur infligeait pas trop d’amende, l’a demis de ses fonctions et l’a immédiatement remplacé. En 72 heures, le nouveau président a distribué les amendes et des suspensions. Au Nouveau Réveil, on a pris 3 millions d’amende. Le Jour Plus et Le Patriote, c’était encore plus grave. On ne pouvait plus rien écrire contre le régime sans risquer nos vies. Sylver Konan (Nouveau Réveil), à échappé à un enlèvement et s’est réfugié hors du pays. Moi même, menacé de mort, je me suis retrouvé dans un campement vers Tiemelekro, du 18 mars au 30 mai.
À la RTI, la propagande était telle que le « Petit Journal » de J. Barthez l’epinglait chaque jour, on n’avait mal au cœur de voire toute cette haine déversée sur un média d’Etat.
Voilà une petite « VAR » écrite.

Maintenant chers champions de la VAR, chers GOR, pouvez vous nous ressortir vos publications de cette période, condamnant ces graves atteintes à des libertés fondamentales ? Pouvez vous nous ressortir vos anciennes publications condamnant la terrible caporalisation de la RTI par les dirigeants du FPI et les jeunes patriotes, les seuls qui avaient accès à la cette télé publique, de la fin du 2e tour de la présidentielle, de novembre 2010 à avril 2011?
Pouvez vous nous ressortir vos « VAR » condamnant la suspension des médias internationaux ?
Pouvez vous nous sortir vos « VAR *, condamnant la suspension des journaux, les condamnations aux amendes, les convocations à la police criminelle des journalistes, les messages de haine diffusées a la télé où on voyait des femmes comme Bro Gregbe déclarer au journal de 20 heures en montrant des traces sur son dos: « Ce sont les casques bleus sénégalais, nigeriens…qui ont battu des femmes ivoiriennes qui défendent leur pays…  »

Si vous sortez ces « VAR » qui seront la preuve que vous défendez les libertés publiques en tous temps, définitivement je vous prendrai au sérieux et je trouverai vos indignations actuelles, crédibles.», rapporte le maire Tiémoko Assalé Antoine.

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