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Présidentielle 2020: Tiémoko Assalé clarifie ses déclarations sur la fermeture des réseaux sociaux

A l’approche de la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire, la tension monte entre le pouvoir en place et l’opposition ivoirienne. Ces tensions sont également alimentées par des propos incendiaires tenus par certains cyberactivistes et internautes sur les réseaux sociaux, une situation qui a amené Tiémoko Assalé à se demander s’il ne serait pas plus judicieux de bloquer les réseaux sociaux le jour du scrutin présidentiel et quelques jours après. Mais les propos tenus par le maire de Tiassalé, sortis par certains de leur contexte, ont suscité une colère noire chez certains ivoiriens.

«La vie d’une population est au-dessus des réseaux sociaux.

La seule finalité des réseaux sociaux, c’est de rapprocher les gens et de célébrer la seule richesse qui s’accroît quand on la partage: le savoir.
Oui, il y a bel et bien une armée d’imbéciles, de pyromanes, de manipulateurs, sur les réseaux sociaux. Le dire, ce n’est pas insulter l’intelligence de qui que ce soit. Celui qui reste dans la destination première des réseaux sociaux, ne peut pas se sentir insulter quand on parle d’une armée d’imbéciles sur les réseaux sociaux.
J’ai fait une publication hier, qui avait pour titre, « le sang nous appelle, encore ». Et, à la suite d’un développement factuel, je me suis interrogé, devant les graves dangers qui arrivent du fait de la diffusion de la haine, s’il ne fallait pas provisoirement suspendre les réseaux sociaux dans la période la plus sensible qui précède le jour de l’élection présidentielle à venir et les jours qui précèdent le jour du vote. Il s’agissait là, d’une simple interrogation et non d’un postulat.
Il n’en a cependant pas fallu plus pour que tous les hérauts, se contentant d’une lecture au premier degré, suivant leur positionnement politique nourrit au fanatisme le plus primaire, poussent des cris d’indignation.
« Assalé Tiemoko appelle à fermer internet pendant la présidentielle ». Ai-je lu un peu partout, y compris de la part de certains parmi ceux qui, en 2011, applaudissaient la suspension des SMS, la coupure du signal des radios et télévision internationales, la coupure d’internet.
Oui, en 2011, pendant la crise post électorale, le régime Gbagbo a, à plusieurs reprises, pris des mesures drastiques. On n’avait accès qu’à la la RTI seule avec ses éditions speciales et « sa raison d’Etat » où n’avaient droit à la parole que les Ivoiriens qui étaient dans le camp Gabgbo.
Le soir même du vote, au deuxième tour, un couvre-feu, à la surprise générale, a été instauré. On a vécu tout ça dans ce pays et, ne comprenant pas le sens de ces mesures extrêmes, des gens comme moi n’avaient pas eu de mots assez durs pour les condamner.
Mais pourquoi un gouvernement, à un moment précis de l’histoire du pays, décide de restreindre des libertés, en instaurant un couvre feu, en suspendant des chaînes de radios et de télé, en coupant des moyens de communication comme les SMS ?
Ces mesures prises par le régime Gbagbo, avaient-elles, au-delà de toutes positions partisanes, un autre objectif que de préserver le pays d’un embrasement par la circulation des rumeurs les plus fantaisistes ou la fabrication et la diffusion de fausses informations ou non recoupées ? Aujourd’hui, étant aux responsabilités d’une commune de 30 mille habitants, je comprends mieux certaines réalités et décisions.
Oui, il y a une armée d’imbéciles tant en Côte d’Ivoire qu’ailleurs dans tous les pays au monde, sur les réseaux sociaux. Et, aucun pays n’a les moyens de réguler et de contrôler tout ce qui est publié sur les réseaux sociaux.
Ces imbéciles ont totalement détourné les réseaux sociaux de leur finalité et les utilisent pour semer la haine, la manipulation, la division, pour diffamer, pour diffuser les rumeurs et les informations fabriquées pour atteindre des objectifs inavoués. On a senti récemment la dangerosité d’une mauvaise utilisation des réseaux sociaux dans le conflit survenu à Beoumi. Ce qui s’est passé à Beoumi doit nous interpeller, car, imaginons cela à l’échelle nationale dans une situation de confusion générale.
Aucun pays au monde n’a les moyens de mettre hors d’état de nuire en moins de 72 heures, des gens qui diffusent, sous anonymat, la haine ou appellent au meurtre. Ceci est d’autant plus vrai que même dans un pays développé comme la France, l’actuel président de la République, Emmanuel Macron, propose la fin de l’anonymat sur internet et les réseaux sociaux. Pourquoi fait-il cette proposition ? N’est ce pas pour que chacun soit obligé de s’inscrire avec son identité réelle afin d’être rapidement retrouvé pour assumer la responsabilité de ses actes ? N’est il pas vrai que de plus en plus, des sites internet exigent un numéro de téléphone valide avant tout inscription ? Les imbéciles finiront par tuer la liberté sur les internet.
Ailleurs, dans les pays développés, les gens sont plus ou moins cultivés, instruits et peuvent de par eux-mêmes, faire preuve d’un certain discernement vis à vis de ce qu’ils lisent sur les réseaux sociaux. Mais est ce le cas chez chez nous ici ? Des rumeurs, des fausses informations n’ont pas poussé des gens y compris des gamins, à aller déterrer le corps d’un artiste récemment et tragiquement décédé ?
Les rumeurs, les incitations à la haine, la diffusion des fausses informations sur les réseaux sociaux Ivoiriens, ne sont pas, pour la plupart, l’œuvre de personnes installées hors du pays ?
Et, il me semble que ces gens-là, pour l’élection présidentielle à venir, vont utiliser les réseaux sociaux pour embraser ce pays. Même dans les simples échanges entre Ivoiriens, on sent la rancune, la volonté d’en découdre, le sang est déjà dans nos narines…nous sommes sur la mauvaise voie, chacun s’en aperçoit mais chacun préfère regarder ailleurs.
Alors oui. Si, pour préserver le pays-pendant l’élection sensible à venir dans un environnement déjà pourri- d’un embrasement général du fait des diffuseurs de haine, des diffuseurs d’informations dangereuses et imaginaires, les réseaux sociaux sont suspendus, je comprendrais et même, j’approuverais cette suspension provisoire des réseaux sociaux et non d’internet (il y a une nuance).
Si, dire cela devrait me mettre sur la liste noire de ceux qu’il faudra abbatre en cas de changement d’un régime dont les gens honnêtes savent que je n’approuve pas toutes les décisions et auquel je n’appartient pas, alors qu’il en soit ainsi. L’histoire jugera, demain, ce que nous faisons ou disons aujourd’hui.
La responsabilité ne se partage pas. Je suis maire d’une ville et pour préserver des vies huamaines, entre autres raisons, j’ai décidé de faire abattre tous les animaux en circulation sur les voies de la ville et qui sont à la base de nombreux accidents. La vie humaine est supérieure a tout. Y compris aux réseaux sociaux.

Nb. Je ne publie pas mes réflexions pour avoir des likes. Dans ce pays, les gens honnêtes savent de quel côté je suis. J’ai les preuves des applaudissements des uns et des insultes des autres quand j’écris contre le pouvoir. J’ai les preuves aussi des applauddisemts des insulteurs et les insultes des applaudisseurs quand je m’en prends à l’opposition.
Dans un tel contexte, je ne peux plus être impressionné».

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