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Said Penda : «La Cpi s’est foutue de Gbagbo»

La modification des conditions de liberté de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé par la chambre d’appel de la CPI a suscité un sentiment de joie chez les partisans de l’ancien régime. Selon le journaliste Saïd Penda, la Cour Pénale Internationale s’est ‘‘foutue’’ de l’ancien président ivoirien.

«La CPI s’est foutue de gbagbo
La décision de la CPI d’hier a été accueillie avec joie dans le camp des pro-gbagbo alors que c’est l’émoi chez les victimes des dix années de règne des deux criminels de guerre ivoiriens. Pourtant, à l’analyse, il semble bien que les partisans de gbagbo ont un peu vite fait la fête. Une simple lecture du communiqué de la CPI appellerait à plus de retenue pouvant même déboucher sur de la déception.

En effet, le communiqué parle bien de « modification des conditions de mise en liberté » des accusés, à ne pas confondre avec un allègement. Sauf à vouloir délibérément manipuler leurs militants comme ils en ont l’habitude, les dirigeants du parti de gbagbo ne peuvent donc pas parler de « gbagbo libre ».

Dans le fond, et selon le jugement rendu hier, les accusés ne peuvent même pas changer de domicile, ne serait-ce que dans le même quartier, sans informer au préalable la CPI, qui se réserve le droit de refuser. Pour ce qui est de la possibilité de voyager désormais accordée, les prévenus ne peuvent voyager sans accord prérequis de la CPI qui a restreint leur espace géographique aux États qui reconnaissent la compétente de la juridiction internationale.

Le pays choisi devra se porter garant de renvoyer les criminels de guerre à la Haye chaque fois que la cour aura besoin d’eux. Et bien même quand toutes ces garanties seraient réunies, la CPI pourrait toujours s’opposer au voyage si les garanties de l’État hôte ne lui semblent guère sincères. Pour terminer, il est exclu que la CPI autorise le retour en Côte de laurent gbagbo. En 2016, le président Alassane Ouattara, estimant que les juridictions de son pays sont désormais suffisamment opérationnelles pour juger de toutes les affaires, avait déclaré qu’il ne transférera plus aucun de ses ressortissants à la CPI.

Le président Ivoirien s’était ensuite opposer au transfèrement de simone gbagbo à la Cour Pénale Internationale qui la réclamait. Du coup, pour la CPI, il est donc exclu qu’elle autorise un voyage des prévenus vers un pays où il existe un risque qu’on ne les renvoie pas à la Haye.


En résumé, par son jugement d’hier, la CPI s’est clairement foutue des criminels de guerre gbagbo et blé goudé. Elle a repris d’une main ce qu’elle affirme avoir donnée avec l’autre. La seule qui sourit toujours dans cette affaire, c’est bien la procureure Fatou Bensouda.
», indique le journaliste Said Penda.

Ce qui change avec les nouvelles conditions de la CPI

« La Chambre d’appel a toutefois décidé de réexaminer la nécessité de maintenir les conditions imposées à la mise en liberté des deux personnes acquittées et a décidé de révoquer les conditions suivantes : (1) Ne pas se déplacer en dehors des limites de la municipalité dans laquelle ils résident dans l’État d’accueil, à moins d’y avoir été expressément autorisés au préalable par la Cour ; (2) Remettre au Greffe toutes les pièces d’identité dont ils disposent, en particulier leur passeport ; (3) Se présenter chaque semaine auprès des autorités de l’État d’accueil ou auprès du Greffe ; (4) Se conformer à toute autre condition raisonnable imposée par l’État dans lequel ils seront libérés. Les autres conditions restent en vigueur. La Chambre a ajouté que MM. Gbagbo et Blé Goudé se conformeront à toutes les ordonnances de la Cour. », rapporte la Cour Pénale Internationale dans son communiqué.

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