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Bouteflika renonce au cinquième mandat : «une supercherie» selon Fayçal Metaoui

Le président Abdelaziz Bouteflika a déclaré lundi qu’il ne se représenterait pas pour un cinquième mandat, une annonce historique que certains algériens prennent avec la plus grande précaution. En poste depuis 1999, le président prévoit toutefois de rester au pouvoir jusqu’à la tenue de la prochaine présidentielle en Algérie.

Bouteflika renonce au cinquième mandat mais pas encore au pouvoir en Algérie. Dans son annonce au peuple algérien lundi, le président a clairement fait savoir qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession, pour la 5e année consécutive. Si ce recul du président algérien a été perçu par les algériens comme une grande victoire, il ne faut pas perdre de vue l’envers du décor.

Bouteflika a certes renoncé à se présenter mais le dirigeant algérien devrait encore rester au pouvoir en Algérie, et cela, après l’expiration de son quatrième mandat constitutionnel le 28 avril 2019. Abdelaziz Bouteflika a décidé de mettre en place la « Conférence nationale inclusive et indépendante», un organe chargé de conduire la transition jusqu’à l’organisation de la prochaine présidentielle à laquelle il ne participera pas.

Mais au regard des missions assignées à cette instance que le président algérien souhaite mettre en place, il y’a toutes les raisons de penser que le quatrième mandat de Bouteflika connaîtra un prolongement dans la durée, en violation de la Constitution Algérienne. Le dirigeant algérien de 82 ans souhaite, avant la tenue de la présidentielle, que son pays soit doté d’une nouvelle Constitution : «Le projet de Constitution qui émanera de la Conférence sera soumis à un référendum populaire. La Conférence nationale indépendante fixera souverainement la date de l’élection présidentielle à laquelle je ne serai en aucun cas candidat.», précise Abdelaziz Bouteflika dans son message au peuple algérien.

Et à en croire un journaliste algérien interrogé par Franceinfo, le message du président qui dit renoncer à un cinquième mandat est une ‘‘supercherie’’, puisque, la question de sa succession après la fin de son mandat constitutionnel n’a pas été abordé dans son message : «Oui, il s’agit d’une supercherie. Beaucoup de monde se pose la question, y compris dans la presse.», martèle Fayçal Metaoui, journaliste au média algérien TSA (Tout Sur l’Algérie). Pour le journaliste, Abdelaziz Bouteflika se range dans une logique de prolongement de son quatrième mandat présidentiel, puisqu’il a également décidé de reporter la présidentielle en Algérie prévue pour le 18 avril 2019 :

« …un membre d’un des partis proches du pouvoir avait proposé un report de la présidentielle, une prolongation du 4e mandat et la convocation de la conférence nationale. Cela avait été démenti mais on se retrouve avec le même projet deux, trois mois après. Ce plan était déjà prêt et le report de l’élection présidentielle était bel et bien prévu : on se rend compte que le président Bouteflika prolonge son mandat jusqu’à une date qui n’est pas du tout précisée. Il a évoqué la convocation d’une autre élection présidentielle et une conférence nationale dont la date n’a pas été précisée. Bouteflika reste au pouvoir malgré tout. Au lieu d’avoir un 5e mandat, on a un 4e mandat prolongé.», précise Fayçal Metaoui.

Après réussi à faire reculer le président sur son projet de cinquième mandat, le peuple algérien entend accentuer de nouveau la pression sur le régime que certains accusent de vouloir préparer une transition en leur faveur. Une manifestation est prévue en Algérie pour le vendredi 15 mars prochain.

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