L’audition d’Alexandre Benalla le 21 janvier 2019 au Sénat était une journée pour le moins mouvementée. Interrogé sur les conditions d’obtention de ses passeports diplomatiques, l’ancien employé de l’Elysée a fourni des réponses très peu convaincantes au président de la commission sénatoriale d’enquête, un mutisme qui pourrait lui coûter cher eu égard des sanctions qu’il encourt si les charges contre lui sont avérées.
L’audition d’Alexandre Benalla le lundi 21 janvier 2019 était l’un des temps forts de l’actualité judiciaire française. Fin décembre, l’ancien employé de l’Elysée effectuait un déplacement au Tchad avec des passeports diplomatiques. Problème, ces documents auraient en théorie dû être déposés puisque le français de 27 ans a été démis de ses fonctions à l’Elysée il y’a quelques mois. Mis en examen le vendredi dernier pour « usage public et sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle », l’ex-employé de l’Elysée était à nouveau devant la commission sénatoriale d’enquête pour être auditionné dans cette nouvelle affaire.
Interrogé à plusieurs reprises sur les conditions d’obtention de son passeport diplomatique, Alexandre Benalla a refusé de répondre avec clarté aux questions du président de la Commission sénatoriale : « Les conditions d’attribution, de détention et d’obtention, ainsi que de restitution de ce passeport concernent l’information judiciaire en cours », a fait savoir le mis en cause au rapporteur du Sénat.
« Je ne répondrai pas à ces questions devant votre commission, j’en suis désolé. Je respecte le cadre qui m’a été conseillé par mon avocate de ne pas faire d’auto-incrimination. Dès lors que vous êtes mis en cause par la justice, toutes les déclarations que je peux faire devant vous sous serment peuvent être retenues contre moi par la justice ultérieurement », a fait savoir Alexandre Benalla. Mais l’ancien chargé de mission de l’Elysée a été sommé par Philippe Bas d’apporter des réponses précises aux questions qui lui étaient posées : « Vous êtes obligé de répondre. Elles concernent le fonctionnement de l’Etat et non pas des fautes que vous auriez pu commettre et elles ne sont donc pas reliées à cette information judiciaire».
Mais l’ancien employé de l’Elysée reviendra de plus belle à la charge en gardant toujours la même posture devant les sénateurs : «Excusez-moi, mais je ne pourrai pas répondre à cette question parce que, contrairement à ce que vous affirmez, la justice s’intéresse aux conditions de délivrance, d’obtention de l’ensemble des passeports».
S’il est reconnu coupable « d’usage public et sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle » à l’issue de son audition, Benalla risque une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 15 ans maximum, peine assortie d’une amende comprise entre 75 000 et 225 000 euros.
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