Durant sa carrière musicale, DJ Arafat a cotoyé de nombreuses sommités de la musique. Au titre de ses collaborations, un featuring avec le rappeur Mokobé. Peiné par la mort du chanteur ivoirien, le rappeur n’a pas manqué de rendre hommage au Yorobo décédé à la suite d’un accident de moto à Abidjan.
Le décès de DJ Arafat continue toujours de faire réagir l’univers de la musique. Comme de nombreux rappeurs en France, l’artiste Mokobé a rendu hommage au chanteur ivoirien décédé il y’a une semaine suite à un accident de moto à Abidjan. Les deux stars de la musique avaient eu à collaborer il y’a quelques années sur un tube baptisé ‘‘bob l’éponge’’. Selon les informations qui circulent, le Yorobo pourrait être inhumé fin août à Abidjan, au cimetière de Williamsville, où repose feu Douk Saga, le président de l’ancienne Jet Set ivoirienne.Pour l’heure, le programme des obsèques de DJ Arafat n’est pas encore intégralement connu, puisque le comité d’organisation est dans l’attente de plusieurs demande formulées auprès des autorités, dont l’une en vue de l’obtention du Stade Félix Houphouët Boigny. Après avoir rendu hommage au roi du coupé décalé, l’artiste Mokobé a annoncé qu’il sera présent à Abidjan pour prendre part aux funérailles du Yorobo:
«Beaucoup peuvent se demander pourquoi autant d’hommages de publications concernant Dj Arafat le Yorobo. Paix à son âme ! Je vous explique : j’ai connu Dj Arafat, il y a 15 ans de cela. C’était les premiers pas du couper-décaler, une époque extraordinaire à l’Atlantis à Paris ou au maquis Place Vendôme à la porte d’Aubervilliers. Quand j’ai connu Dj Arafat, il mixait avec DJ Serpent Noir. Il était déjà très talentueux et son morceau Jonathan avait pris. Il avait un charisme incroyable, une force de frappe. Je suis rentré dans la mouvance du couper-décaler avec Dj Lewis, la Jet-Set, Molare, Douk’Saga (paix à son âme). J’ai été un des premiers en tant qu’artiste du milieu hip-hop à comprendre et aimer ce style musical africain, révolutionnaire. Après de nombreuses collaborations , j’ai sorti mon album solo, ‘ »Mon Afrique » en 2007. Peu de temps après, je suis venu avec Arafat Dj (paix à son âme) sur Paris. On se ballade sur Paris, on mange ensemble, on rigole ensemble, on décide de collaborer ensemble.
Au studio, que de bons moments ! Et on enregistre « African tonic » avec Mory Kanté et Mohamed Lamine. Ce fut le premier gros tube international de Dj Arafat. Il voulait conquérir l’Europe, le monde… Il fut donc le premier artiste Dj couper- décalé à passer sur les grandes chaînes ici en France. On était numéro 1 des clubs. Le titre tournait partout en radio à la télé. C’était inattendu. Un gros hit! Il était content, heureux et moi aussi car tout le monde trouvait son compte. Entre lui et moi, il y avait énormément de respect. Jamais de palabre! Impossible à chaque fois que je venais à Abidjan et qu’il était là, c’était un plaisir de se revoir, de se côtoyer. Moi comme un grand frère, lui comme un petit frère. Par la suite, on décide de remettre ça car on avait taper fort grâce à vous et grâce à votre soutien et on sort le titre et le clip, oulala et la c’est l’apogée. Incroyable tube ! Personne ne pouvait passer à côté. Numero 1 partout.
Le clip avait même sauté de YouTube à cause d’un problème d’édition. On était devant tout le monde, mais on s’en foutait. On kiffait. En studio, Yorobo était créatif. Il arrivait à te sortir des concepts incroyables. J’avais jamais vu ça, faire danser les gens avec Bob L’éponge, c’était risqué, fou, mais ça a marché comme jamais. Quand vous partagez des succès avec un artiste que vous considérez comme un frère, au fur et à mesure, les liens sont forts. Peu importe, vous êtes liés. Après ça, Yorobo grandit de plus en plus et devient incontournable. Il est pour la nouvelle génération un des plus grands artistes du continent africain, et j’étais ravi. Il m’arrivait parfois de lui dire ah Yoro, calme-toi avec tes vidéos clash, t’es trop nerveux, mais dès qu’il souriait pour me dire c’est rien Koro, c’est pour la motivation, ça réveille, je souriais, direct. Il avait un sourire communicatif. Il aimait la concurrence.
Il aimait le challenge, mais c’était quelqu’un de bien. Il avait un gros cœur. Il voulait changer les choses en Côte d’Ivoire pour les orphelins. Certains s’amusent à le dénigrer sans le connaître réellement. Mais il ne serait pas autant aimé s’il était mauvais et surtout personne n’est parfait dans ce monde. Comme le dit si bien le proverbe, jamais deux sans trois; et dernièrement, on se retrouve encore au studio pour préparer un gros hit encore. Pour faire plaisir à tout le monde, à mes fans et à ses fans, la Chine, l’Afrique. J’ai fait une longue pause car je me suis investi dans l’humanitaire, dans les affaires. Je préparais mon album, mais j’avais plus la même motivation. Il m’a boosté au studio, il m’a bousculé, il me disait Koro, t’a trop fait, tu peux pas t’arrêter là. Ton album va tuer. On va taper fort et on enregistre un nouveau morceau, une tuerie. On devait le sortir, faire le clip.
Malheureusement, cette fois-ci, le yoro nous a quittés, mon partenaire, mon collègue, mon frère est parti. C’est triste ! C’est douloureux ! J’arrive même pas à comprendre comment certains peuvent passer à autre chose. Et je parle de ceux qui l’ont côtoyé. Tu ne peux pas rendre hommage et le lendemain faire comme si de rien n’était. On est des croyants, c’est la vie. C’est Dieu qui donne et qui reprend, mais un minimum de bon sens. Ça peut paraître excessif pour certains, mais je l’aimais comme un frère et nous sommes beaucoup à être attristés. Donc, c’est aussi une manière de se soutenir de près ou de loin sur les réseaux. Quand la date des funérailles sera confirmée, Inch’Allah, je serai là pour soutenir la famille, les proches, la Chine populaire en lui rendant hommage comme il se doit. Car il le mérite. Je ne suis pas en train de me justifier, mais je vous explique qui était Arafat Dj pour moi. Que son âme repose en paix!», écrit l’artiste Mokobé.
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